« ...Je suis un homme à fables, en deux mots, même si j'accueille et écoute de bonne grâce ceux qui se présentent à moi... »

Jean de La Fontaine danse le menuet, sur une musique traditionnelle, malgré des sonorités contemporaines. Il vient pour faire réentendre ses fables qui lui semblent encore au goût du jour, lorsqu’il est interpellé par un comédien, qui lui fait part du côté poussiéreux de ses vers qui ne sonnent plus avec l’époque actuelle.

Il s’en suit une joute verbale entre les deux artistes, et Jean de la Fontaine est confronté à des personnages que le comédien décide d’incarner, comme un défenseur du droit des animaux qui reproche à l’auteur de se servir de ceux-ci pour dénoncer les travers des Hommes.

Le comédien lui suggère aussi de moderniser ses fables en les transformant, à travers différents styles de musique, allant du slam au disco.

De cette rencontre insolite et improbable, deux époques, deux sociétés se confrontent et se regardent comme face à un miroir. Chansons et fables deviennent alors une moyen de s’interroger sur notre époque.

« ... Tout bien considéré, je te soutiens en somme que scélérat pour scélérat, il vaut mieux être un Loup qu’un Homme... »

Si nous connaissons tous une fable de La Fontaine, nous connaissons moins l'auteur éprit de liberté, qui ne renia jamais son amitié pour Fouquet, même lorsque celui-ci fut embastillé. Il écrivit même deux poèmes pour obtenir la clémence du roi (sans l'obtenir pour autant).

La Fontaine était un esprit libre, dans une époque où il ne faisait pas bon dire ce que l'on pensait, car il fallait alors craindre les foudres de la censure et du pouvoir. C'est pour cela qu'il décida de s'exprimer au travers des fables. Car si celles-ci apparaissent anodines et amusantes de prime abord, elles dénoncent les travers des hommes, les abus des puissants. Il s'en prit beaucoup à Colbert et à Louis XIV (ce qui lui vaudra d'être envoyé un temps sur Limoges).

C'est donc cet homme que nous proposons au public de rencontrer, et surtout de le mettre en relation avec notre époque, en nous posant deux questions :

- Qu'inspirerait notre époque à La Fontaine ?

- Comment pourrions-nous dire ses fables ?

Ce spectacle est donc une présentation différente des fables, en utilisant les formes modernes de la poésie, comme le slam, mais aussi en en adaptant certaines, comme a pu le faire Pierre Perret et d'autres auteurs, tout en gardant l'esprit de celles-ci.